Être ancrés dans la réalité et le sol

au lieu de planter des arbres dans la garnotte

Notre relation aux arbustes et aux arbres partage une similitude avec les relations que nous entretenons avec nos voisins; on leur accorde peu d’attention. On nie presque leur existence même. Et lorsqu’on est obligé de les prendre en compte, c’est souvent de manière très utilitaire. À quoi peuvent-ils bien nous servir? Pour la majorité d’entre nous, les arbres sont vus comme une ressource naturelle à exploiter : matériaux de construction, bois de chauffage, ce qui sert à faire du papier et du carton, etc. Ou encore pire, comme une nuisance : des arbres à abattre pour construire une maison ou une tour à condos. Rares sont ceux et celles qui reconnaissent leur existence en soi, prenant en compte toute leur complexité et de quoi ils sont capables.

Depuis des années, je m’amuse à les observer, les mêmes arbres, jour après jour, et j’ai appris à les connaître, à les voir se mouvoir et interagir avec leur environnement. Un respect grandissant envers ces êtres magnifiques s’est développé chez moi, je dirais même une admiration, car les arbres démontrent de belles qualités; ils sont calmes, ils prennent leur temps, ils analysent les situations avec patience, ils s’adaptent peu à peu aux différentes conditions, ils communiquent avec les leurs et ils misent sur l’entraide pour survivre. Des êtres sages, qui ne cherchent pas à s’autodétruire. L’humain est un être social qui imite son entourage. On peut alors se questionner sur le lien possible entre le fait de vivre physiquement en dehors des liens établis dans une forêt et notre irresponsabilité à l’égard de tout être vivant.

Mon activité préférée est sans aucun doute la promenade, fait en toute légèreté. Je me promène dès que j’en ai l’occasion dans les diverses ruelles de la ville comme dans une forêt peu fréquentée. Durant le confinement, dans mon quartier, j’ai même pu marcher dans des rues désertes, libérées des consommateurs et des banlieusards. On pouvait y entendre le silence et le chant des oiseaux était plus clair, un phénomène rare où je suis situé. Je n’ai pas pu en profiter tant que ça, car je devais me lever tôt pour aller travailler, dans des conditions de travail lacunaires. J’erre donc dans différents lieux et j’observe ce qui m’entoure, comme ma mère aime bien le faire, et maintenant mes enfants aussi.

Comme tout le monde, je suis un produit de notre société. Totalement déconnecté de mon habitat naturel, j’ai appris les noms des arbres, arbustes et plantes dans les livres taxinomiques. Ça a pris plusieurs années avant d’être à l’aise de les nommer, car quelques photos et une description scientifique représentent peu souvent ce qu’on voit devant soi. Tout comme avec les individus humains, les arbres diffèrent les uns des autres, par leur âge, où ils sont situés, les conditions du sol, la luminosité qu’ils reçoivent et les individus qui les entourent.

Dans mes promenades, je joue souvent à nommer tout ce que je vois, et quand je ne suis pas sûr, je prends une photo et je la compare avec celles que je rencontre dans un livre ou sur le net. Je ne trouve pas toujours de réponse et ça va. Je ne regarde pas les plates-bandes, car on y retrouve plusieurs espèces modifiées ou exotiques. Je parcours surtout les ruelles, car l’espace y est moins contrôlé et la nature reprend parfois ses droits, surtout dans la cour arrière de ces voisins « négligents ». Un constat s’impose sur les terrains semi-abandonnés ou les espaces dévastés par la machinerie : des espèces non indigènes pour la plupart, mais établies depuis longtemps, s’implantent rapidement et couvrent toute la surface du sol. Les vieilles forêts n’existent plus.

Récemment, j’ai noté que les autorités de la province et des villes semblent un peu plus actives avec leur politique de plantage d’arbres. À première vue, c’est bien, je ne peux pas être contre. Toutefois, en y regardant de plus près, on note une certaine hypocrisie dans cette politique et surtout de l’ignorance de la vie des arbres. Combien d’espaces sont rasés pour construire des quartiers de maison unifamiliale sans arbres? Et l’étalement urbain ne semble pas sur le point de s’arrêter. Aussi, on plante beaucoup dans des lieux non propices aux arbres (bordures d’autoroutes, terrains contaminés, rues commerciales). On leur offre des conditions de vie de merde : un espace d’un mètre carré de terre peu profonde entouré de ciment, ou coincé entre un champ bourré de pesticides et une autoroute à la merci des vents forts.

Ça me rappelle le quartier montréalais où j’ai grandi, où poussait une très grande variété d’arbres d’espèces indigènes. Quartier ouvrier docile né durant les années 50, les maisons se faisaient acheter puis détruire afin d’y construire des grosses cabanes bourgeoises laides 50 ans plutard. Toutefois, ces nouveaux résidents devaient payer des milliers de dollars pour faire couper tous ces arbres sur leur terrain qu’ils venaient d’acheter. Alors ces riches bâtards ont contacté leurs amis de la ville et ceux-ci ont passé un règlement pour couper tous les arbres aux frais de la municipalité. Le nouveau règlement stipulait que rendu à un certain stade, les arbres devraient être abattus, car des branches pouvaient se briser et chuter sur les voitures, et donc, faire grimper les assurances sur leurs autos de luxe. Alors en l’espace d’une année environ, des centaines d’arbres, des érables, des hêtres, des peupliers, des chênes et des sapins, entre autres, ont été abattus, me plongeant dans une désolation profonde à chaque fois que je visitais mes proches et un certain goût de vengeance s’est développé.

En 2018, dans la région de la Matawinie dans le nord de Lanaudière, sur les terres atikamekws, le gouvernement a mis de l’avant un plan d’aménagement autorisant les compagnies forestières à procéder à de nouvelles coupes à blanc (appelées « coupes avec protection de la régénération et des sols » [CPRS]) sur 4930 kilomètres carrés de forêt (1). Raser une forêt est devenu un aménagement, beau reflet d’un esprit tordu des fonctionnaires de l’État. Déjà aux prises avec l’exploitation minière (graphite) à St-Michel-des-Saints (2), les plans de coupes prévus (PAFIO 2020-2025) s’appliquent sur les territoires atikamekws, les parcs régionaux, les réserves de biodiversité, le Sentier national, les ZEC et les pourvoiries. Le gouvernement a même annoncé un nouveau régime forestier garantissant des volumes de bois aux compagnies sur plusieurs années, partout à travers la province (3). Le contrôle sur l’industrie forestière est déficient ou carrément inexistant. De plus, le secteur public défraie toujours les coûts pour les routes et le reboisement, constituant une forme de subvention de l’État aux entreprises forestières. Les épinettes et les bouleaux commençaient à peine à tomber pour faire place aux érables, tilleuls et chênes, se rapprochant de la forêt originale de cette région, qu’on rase tout. Après une coupe, les racines se décomposent, les branches et les arbustes dessèchent rapidement et forment un bon combustible pour les incendies de forêt. Bien content de voir une opposition qui s’est organisée (Mobilisation Matawanie). Toutefois, je trouve ça dommage d’entendre parfois certaines revendications limitées à la protection du territoire près de certains lacs et des sentiers de randonnée pédestre seulement. La terre brûle pis on demande encore des miettes.

Donc, on rase des forêts pis après on s’étonne que les chevreuils, dindons, ratons laveurs, lièvres et moufettes s’installent sur les terrains et abîment leur aménagement paysager. On empiète chaque année sur les habitats de centaines d’animaux qui, pour survivre, n’ont pas le choix de s’adapter à nos aménagements. Cette destruction des habitats naturels et l’élevage industriel d’animaux de ferme sont à l’origine de l’éclosion de nouveaux virus chez les animaux transmis aux humains. Pour plusieurs personnes, il est inconcevable d’arrêter la marche du progrès. Pour d’autres, c’est plus inconsciemment, elles ne voient pas ou ne veulent pas voir les conséquences du mode de vie qu’elles mettent de l’avant. Ce n’est pas l’usage de voitures électriques qui changera le résultat final.

On est en partie ignorant de la vie des arbres. Les arbres, ça ne vit pas en solitaire, ça vit en communauté, et une communauté qui s’adapte perpétuellement et se diversifie. Pas étonnant qu’on l’ait oublié, car on vit dans un monde artificiel où les espaces ont été privatisés depuis longtemps.

La forêt constitue une organisation sociale en soi. Plantez des arbres dans des villes (banlieues incluses) et des bords d’autoroute, vous allez les voir mourir d’une mort prématurée en espace de quelques décennies, parfois même quelques années. En pépinière, on prend soin des jeunes arbres, on les traite aux petits oignons, on contrôle leur environnement, on les arrose régulièrement, on y ajoute des engrais, on les surveille. Ils ne sont pas soutenus par leurs pairs, ils n’apprennent pas des erreurs et ne s’ajustent pas. Puis, on les plante, où que la population peut les voir. Avec un début d’été chaud et sec comme nous avons eu, aucune surprise de voir les feuilles des jeunes arbres se recroqueviller et les branches se dessécher. Donc, on les cajole en pépinière puis on leur fait subir une série de souffrances, à l’image de l’éducation des enfants dans notre société (de l’hyper-protection soutenue des parents à la régulation et la discipline anti-créative des écoles).

Un arbre ne peut pas à lui seul créer les conditions équilibrées pour assurer sa survie. Seul, il se retrouve sans défense face au vent, à la pluie, au gel et à la sécheresse. Les arbres en milieu urbain et en banlieue manquent cruellement d’espace pour les racines : ils sont emprisonnés par le béton avec seulement un mètre carré d’une mince couche de terre. Ils n’entretiennent aucune interdépendance avec leurs voisins, ils ne reçoivent aucune aide, rien. Voir des arbres entourés de béton et d’asphalte, c’est comme marcher dans la rue pis voir des animaux en cage luttant pour leur survie, à tous les cinq mètres. Se démener seul dans une cage construite par son « partenaire » n’est pas du tout évident pour un humain, ce n’est pas différent pour un arbre. Seuls, atomisés, à quelques mètres d’un autre arbre, mais sans pouvoir communiquer avec lui, isolés face aux épreuves de la vie réelle, comme la masse d’atomes que nous sommes, les arbres, tout comme les humains, subissent un stress énorme, de l’anxiété, certains craquent, mais tous finissent par ne pas atteindre un grand âge.

Des arbres peuvent facilement vivre une centaine d’années, quelques siècles pour certaines espèces, voire un millier d’années dans certaines conditions. Des arbres à Montréal, situés dans des parcs, ont plus de 200 ans et certains sont toujours en relative bonne santé. La plupart des individus d’une même espèce sont reliés entre eux par un réseau racinaire. Alors, même quand un arbre est coupé, elle peut survivre grâce à l’aide de ses voisins qui le soutiennent à travers les racines, et de nouvelles boutures peuvent apparaître et l’arbre survit. Les arbres font des échanges de substances nutritives et interviennent auprès de leur voisin en cas de besoin. Un arbre n’est jamais isolé en forêt.

Les arbres ont un comportement social, ils partagent leur nourriture avec leurs voisins et entretiennent leurs « concurrents ». Ils ne sont pas en compétition perpétuelle et ils n’ont pas nécessairement besoin d’espace entre eux. Porter attention aux arbres, durant une période assez longue, permet de savoir comment agir afin de mieux les soutenir.

Les arbres vivent en groupe, en groupe d’entraide, en communauté vivante, c’est-à-dire avec des relations directes et évolutives, comme nous le faisions depuis des milliers d’années à l’extérieur des zones civilisées. À plusieurs, ils modèrent les températures extrêmes, emmagasinent de l’eau et augmentent l’humidité atmosphérique. C’est seulement en collectif qu’ils peuvent vivre en sécurité et connaître une grande longévité. C’est parce que les arbres pensent avant tout à la communauté qu’elles vivent longtemps. Quand ils vivent en groupe serré, la répartition des substances nutritives et de l’eau entre les arbres est à son meilleur, chaque arbre se développe donc à son plein potentiel. Les arbres compensent et donnent généreusement à leurs semblables qui peinent à se nourrir.

Contrairement à ce que plusieurs pensent, plus les individus sont serrés, plus ils sont productifs. Plus on éclaircit une forêt, plus le nombre d’individus d’arbres en situation de faiblesse augmente et ceux qui en profitent, à court terme, se retrouvent isolés plus tard et ne vieillissent pas aussi longtemps qu’ils auraient pu. Mais quand l’objectif est de raser une forêt à chaque soixante ans environ, on s’en câlisse. On privilégie donc des forêts de type plantation, avec des arbres bien alignés (pour la machinerie) et qui poussent rapidement, afin d’augmenter les profits. Le bien-être d’un arbre dépend de la communauté. Si les « faibles » disparaissent, la forêt se fragilise aux brûlures du soleil et aux vents violents qui pénètrent jusqu’au sol, ce qui modifie le milieu frais et humide d’une forêt en santé à un milieu sec et chaud, propice aux maladies, parasites et feu de forêt. Quand un arbre se fait attaquer, il requiert l’assistance des autres, c’est ensemble qu’ils repoussent les attaques. Ils s’aident les uns les autres sans condition.

Les arbres communiquent entre eux par diverses manières. D’abord, ils détiennent un langage olfactif très développé: ils ont la capacité d’émettre des substances odorantes. Les fleurs envoient des messages olfactif, qui sont destinées aux abeilles et autres bestioles. La forme et couleur des fleurs sont elles aussi des signaux pour attirer leur attention. Ensuite, lorsque les feuilles d’un arbre se font brouter par des animaux, ils peuvent augmenter en quelques minutes la teneur en substances toxiques de leurs feuilles et avertissent leurs voisins en émettant un gaz, qui eux augmentent la teneur en substances toxiques dans leurs feuilles à leur tour. Les animaux non humains, qui n’ignorent rien de ce qui se passe, remontent le vent pour brouter des arbres qui n’ont pas été avertis. Les chênes envoient des tanins amers et toxiques dans leur écorce et feuilles tandis que les saules fabriquent de la salicyline avec le même objectif, c’est-à-dire repousser les ravageurs.

Des recherches ont aussi démontré que le tissu végétal d’un arbre envoie des signaux électriques comme dans le corps humain en cas de blessure, à la vitesse d’un centimètre par seconde. Comparativement aux animaux, le signal d’alerte est très lent. Les arbres reconnaissent aussi la salive des chenilles qui s’en prend à eux. Ils peuvent émettre des substances pour attirer des prédateurs spécifiques. Ils envoient non seulement leur message par l’air, mais aussi par les racines. Les champignons servent de moyens de communication ultrarapide entre les arbres sur de longues distances. La densité du système de filaments (mycélium), invisibles à l’œil nu, peut s’étendre sur plusieurs kilomètres et met en réseau des forêts entières, en assurant l’échange d’informations sur les insectes, la sécheresse du sol ou autres problèmes qu’elles rencontrent. Un arbre peut démultiplier la surface utile de ses racines comme avec le lactaire-chêne, donc pomper plus d’eau et de nutriments. En fait, les champignons forment un réseau de redistribution des nutriments. Ils prêtent assistance aux arbres et filtrent les métaux lourds qui sont dommageables pour les racines.

Une étude a aussi démontré que les arbres se communiquent entre eux par des sons, plus précisément des craquements des racines. Ces chercheurs ont observé qu’à une certaine fréquence, les pointes des autres racines s’orientaient dans la direction du bruit. Une autre recherche a démontré que des arbres peuvent garder en mémoire des leçons. Des arbres stockent des informations dans les pointes de leurs racines et envoient des signaux électriques. Les racines analysent les situations et induisent des modifications de comportement. Les arbres ne sont différents que dans le temps nécessaire au traitement des informations puis à leur transformation en actions. Sont-ils par ce fait même des organismes inférieurs à nous?

Le progrès (technique, industriel, économique, politique…) s’est développé dans tous les domaines de la vie, en dévastant les bases biologiques des milieux de vie et soumettant tous les espaces aux nécessités de son fonctionnement. Il a remplacé toute réalité et relation avec autrui par des rapports hiérarchiques et marchands. On a peu à peu privatisé et clôturé champs, prés, forêts, rivières, montagnes afin détruire l’usage collectif de ces espaces et de soumettre les populations. On a graduellement perdu nos contacts avec les autres formes de vie et les arbres ont peu à peu été perçus comme une matière première uniquement. Le discours des technologies vertes promues par l’État et l’industrie n’est qu’une stratégie afin de garantir la poursuite du développement économique : la gestion régulée des ressources, mesures pour économiser l’énergie, tout passe par le filtre de l’optimisation et de la logique sécuritaire et économiciste. Les communautés ont travaillé les terres et les forêts de manière à subvenir à tous leurs besoins sans les épuiser.

Face une telle destruction des milieux naturels, on reste planter là, en spectateur passif, comme un arbre encastré dans un trottoir, à subir inlassablement l’action des autres.

Qu’est-ce que les forêts t’ont fait pour mériter un tel traitement?

À force d’en côtoyer, à les observer, j’ai appris à un peu mieux comprendre leur vie. Même sans pouvoir les identifier précisément par leur nom, je connaissais leur cycle annuel et à m’adapter à leur présence. L’expérience directe permet d’y comprendre les subtilités. Mais notre rapport au monde naturel est continuellement réifié par la technologie. Par exemple, des entrepreneurs ont développé au moins deux applications pour reconnaître les arbres, arbustes et plantes. À l’aide de votre téléphone, vous pouvez maintenant prendre une photo de l’individu en question et l’application vous dira ce que c’est et vous fournira plein d’autres informations « utiles » sur celui-ci. Un ami a comparé ça à Pokémon Go. Un filtre supplémentaire s’installe entre vous et l’être vivant, ce dernier est réduit au statut de simple objet face à toi. Et les informations fournies par ces apps ne permettent même pas de bien les connaître. C’est comme dire qu’il suffit de savoir que c’est un humain que tu comprends tous les êtres humains de ce monde. Les espèces d’arbres peuvent se ressembler, dépendant de leur âge et la saison, entre autres. Ça prend bien plus qu’une photo pour reconnaître un être vivant. De plus, ces applications se trompent le tiers des fois. Il faut du temps, beaucoup de temps à les observer, de tous les angles, et des efforts, pour arriver à comprendre comment qu’ils vivent.

Nous sommes des êtres imitatifs, vous n’avez qu’à observer des enfants agir, ils imitent bien souvent leur parent ou d’autres personnes significatives de leur entourage dans les façons de faire face à une situation donnée. Ils ont un grand pouvoir d’imitation. Comme être ne vivant plus au sein d’un monde comprenant l’univers de la forêt, nous ne côtoyons plus les différents animaux et végétaux qui l’habitent et la composent. Nous ne participons plus aux relations qui se forment et qui existent dans celle-ci. En d’autres mots, nous ne faisons plus part de la constellation de relations des forêts. Pas surprenant alors que notre organisation sociale en est une hiérarchique, uniforme et que nos relations interpersonnelles sont dysfonctionnelles. D’où l’importance de changer les conditions. Les enfants créent aussi, lorsqu’on les laisse faire par eux-mêmes.

Les arbres m’ont appris une autre leçon : celle de prendre son temps (surtout le matin…). Prendre son temps comme solution face à tout problème, spécialement relationnel. Te jeter dans l’action ne fait souvent qu’empirer le problème, parce que tu ne réfléchis pas aux diverses conséquences et tes actions précipitées ne sont bien souvent qu’inutiles, voire néfastes, même. Malheureusement, on a tellement fait n’importe quoi ces derniers siècles, agit dans tous les sens et rapidement, et cette rapidité à agir sans réfléchir est tellement ancrée en nous, que d’arrêter tout ça (de la destruction des habitats naturels, de la biodiversité, aux relations de pouvoir exercés sur autrui et aux reproductions de nos traumatismes) semble être devenue une avenue peu probable. S’il y a une chose que je souhaite voir se déployer rapidement, c’est bien l’effondrement de notre civilisation.

Notes

1. Notez que cette région a déjà connu trois coupes à blanc.

2. « Le graphite naturel est au cœur de la révolution énergétique. Il est une composante importante des batteries lithium-ion, essentielles au fonctionnement des véhicules électriques et des systèmes de stockage d’énergie » extrait du site nouveaumonde.ca, projet minier de graphite à St-Michel-des-Saints.

Voir cette capsule vidéo pour plus d’informations_: http://desterresminees.pasc.ca/destruction-durable/

3. Sur une superficie de 1 667 000_km2 au Québec (dont 78 % terrestre), 440 000 km2 sont considérés comme « terrain forestier productif », donc environ le 1/3 du territoire.

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