2019, l’année où la merde a pogné dans l’ventilo

Inspirée librement de l’expression « Shit’s gonna hit the fan ». À moins d’avoir vécu sous une très grosse roche récemment vous avez probablement remarqué que la masse des mauvaises nouvelles écologistes se densifie. En plus, le sujet devient de plus en plus polarisant. Les médias de masse parlent d’éco-anxiété, une gang de gens se sent inspiré-e-s par les actions symboliques et vides de groupes comme Extinction Rebellion et 500 000 personnes marchent dans les rues de Mtl pour cause de réchauffement climatique. Elles ont donné leur itinéraire aux policiers. Les apôtres du Développement Durable sont venu-e-s faire leur tour. On allait presque être optimistes.

Selon un récent rapport de l’ONU « La destruction de la vie sur Terre imputable à l’activité humaine atteint aujourd’hui un rythme effarant qui nous conduit à une « mort à petit feu », à moins d’opérer un virage majeur afin de préserver la biodiversité mondiale, qui constitue le filet de sécurité de l’humanité » [rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), 4 mai 2019].

Yo, je sais pas où ces gens vivaient depuis le début du mouvement vert dans les années 1970, mais ça fait 50 ans qu’on le sait. Plus précisément, « En moyenne, 25 % des espèces de vertébrés terrestres, d’eau douce et marins sont menacées de disparition, ainsi que 33 % des récifs coralliens ». Environ un million d’espèces animales et végétales « sont aujourd’hui menacées d’extinction », dont plusieurs « au cours des prochaines décennies ». Plus précisément, sur les 8 millions d’espèces estimées peuplant la planète, un demi-million à un million d’espèces devraient être menacées d’extinction. De nombreux scientifiques estiment que la Terre est au début de la sixième « extinction de masse », la première attribuée à l’humain. Les responsables de cette situation sont l’utilisation des terres (agriculture, exploitation forestière, mines), l’exploitation directe des ressources et les changements climatiques, les pollutions et les espèces invasives. Le rapport affirme aussi que 3/4 des surfaces terrestres, 40 % de l’environnement marin et la moitié des cours d’eau ont déjà été « gravement altérés ». Et les régions les plus touchées sont celles où vivent des populations pauvres déjà plus vulnérables aux effets des changements climatiques.

On vous a donc compilé chronologiquement les dernières nouvelles locales ou intéressantes (très subjectivement) de l’écocide en cours et les avons classées en rubriques. Juste pour se rappeler qu’on va, littéralement, bientôt tous et toutes mourir avec le nez dans notre propre idiotie.

Pis à la fin il y a une bonne nouvelle. Oui-oui, une bonne nouvelle, promis.

Il n’y a bientôt plus de plans d’eau propices à une vie saine

Après 12 ans de procédures, la Commission d’accès à l’information du Québec a autorisé la publication de deux études sur la contamination des lagunes de Mercier, près de Châteauguay. Cette histoire constitue l’un des pires sites de déchets toxiques du pays.
« La saga des lagunes de Mercier a débuté en 1968 quand une entreprise a été autorisée à rejeter des déchets pétrochimiques dans une ancienne carrière de gravier. Quelques années plus tard, quand on s’est finalement rendu compte qu’enfouir des déchets toxiques dans un sol perméable était une très mauvaise idée, des dizaines de millions de litres d’huiles et de solvants y avaient été déversés. Cette erreur historique des autorités provinciales a engendré une catastrophe environnementale dont les conséquences continuent de se faire sentir. La nappe phréatique a été contaminée sur des dizaines de kilomètres carrés et les puits artésiens dans plusieurs municipalités de la région ont dû être condamnés. » Québec se borne à pomper une partie des eaux souterraines contaminées par le dépotoir.

En décembre 2018, on apprenait que certaines villes du bassin versant du Rio Grande, un ancien grand fleuve, n’ont plus assez d’eau dans leur nappe phréatique et sont obligées de traiter les eaux d’égouts pour la consommation de leur habitant-e-s. C’est le cas de la ville D’El Paso dans le Sud du Texas. À l’arrivée des colons en Amérique ce fleuve était un des plus importants du continent; la suite s’est faite à coup de barrages, d’irrigation des grandes plaines et d’agriculture. Aujourd’hui la température montante a asséché le fleuve. On prévoit que l’an prochain la ville n’aura simplement plus d’eau dans son sol.

En mars 2019, des études publiées dans la revue Nature Climate Change confirmaient que les extinctions de masse sont belles et bien commencées. Dû au réchauffement de l’eau lors de phénomènes de canicules marines, de nombreuses espèces suffoquent et meurent. Notamment la végétation marine, ce qui se révèle fatal pour le reste de la chaîne alimentaire.

En Avril, des études novatrices [du New Zealand’s National Institute of Water and Atmospheric Research] sur le fond des océans ont révélées que ces écosystèmes se transformaient en poubelle, alors que l’érosion des berges s’aggrave. Les déchets sont emportés par les glissements de terrain et les pluies de plus en plus fortes. Ils s’accumulent dans les fosses océaniques, parfois des centaines de kilomètre au large.

En mai on apprend que les stocks de morue de l’arctique sont sur le bord de l’extinction.

Ce printemps le bassin versant des grands lacs et de la rivière des Outaouais a connu parmi ses pires inondations jamais enregistrées, pour la deuxième fois en 3 ans (2017-2019)… Les experts du climat local, le groupe Ouranos, prévoient que ces conditions changeantes devraient devenir une norme au cours des prochaines années alors que les écarts du climat vont se multiplier.

Des milliers de poissons ont été retrouvés morts, à quatre reprises, sur les berges de la rivière des Outaouais, dans la région de Gatineau au cours de l’été. Les poissons sont décédés suite à des opérations de la centrale hydroélectrique Brookfield. Des résultats d’analyse des poissons morts ont révélé une intoxication. De l’électricité propre, quoi.

Les forêts brûlent

Le World Ressource Institue et Global Forest Watch ont publié une étude en avril sur l’état des forêts mondiales; les pertes de territoires forestiers se sont chiffrées à 12 millions d’hectares cette année, soit la taille de l’Angleterre. Ces chiffres représentent une diminution par rapport à 2016, l’année la plus meurtrière jamais enregistrée, avec 17 millions d’hectares.

Sur la scène internationale, les régimes fascistes en ascension, comme celui de Bolsonaro (Brésil) ou d’Andry Rajoelina (Madagascar), promettent d’intensifier l’écocide par l’industrie. Plusieurs régions du monde affectées par des vagues de chaleur sont également dévastées, comme la Catalogne, les îles Canaries, la forêt amazonienne, l’Indonésie et l’Australie, qui connaissent les pires incendies de leur histoire. L’hiver 2019 a également vu la fin des épisodes de feux les plus intenses de l’histoire de la Californie. Le bilan (humain) est de 14 000 bâtiments détruits et 85 morts. À la question de qui en est responsable, peu de voix s’élèvent mais des doigts pointent les compagnies de transport électrique et gazières. Notamment, de 2014 à 2017, PG&E power lines and equipment ont été tenus responsable de plus de 1500 feux à travers l’État.

Plus proche de nous, le Nord-Ouest canadien connaît parmi ses pires feux depuis 2011, avec plus de 10 000 personnes évacuées. Les Nations Cree sont durement touchées.

L’Alaska flambe également ainsi que certaines zones de l’Arctique, libérant plus de gaz carbonique que durant tous les autres étés combinés depuis 2010 dans la région. Les données de l’Organisation météorologique mondiale soulignent l’intensité de la chaleur dans la région, parfois 10C au dessus des valeurs saisonnières. La Sibérie est également touchée avec de nombreux feux causés par l’activité humaine.

En mai 2019, la ville de Mexico a incité ses habitant-e-s à rester cloîtré-e-s pour éviter de s’exposer aux nuages de fumée dégagés par les incendies de brousse du centre du pays. 30 incendies ravageaient la région, ce qui a également causé la fermeture de la circulation automobile dans une partie de la capitale.

Par conséquent, Des millions de décès chaque année par la pollution de l’air

Une étude publiée dans European Heart Journal juge la pollution de l’air par des particules très fine comme le dioxyde d’azote, comme étant responsable de près de 800 000 morts par an en Europe et de 8,8 millions dans le monde, dont 2,8 millions pour la Chine. Cela veut dire que la pollution de l’air fait plus de morts chaque année que le tabac. On ne peut pas éviter de respirer de l’air pollué. Les pollueurs causent notre mort, pis on reste là à rien faire… La majorité des particules fines et des autres polluants de l’air proviennent de la combustion de pétrole. La pollution de l’air ne cause pas seulement des cancers et des maladies de l’appareil respiratoire, mais aussi des problèmes cardiaques, des effets sur le cerveau et sur les organes de reproduction.

Clusterfuck climatique à l’international; le chaos s’installe.

En 2019 un mouvement de grève environnemental international est initié par les écoliers un peu partout à travers le monde, avec une marche hebdomadaire du vendredi. Supposées culminer dans une semaine d’action pour le climat en septembre, les revendications se sont vues repoussées par les « leaders » mondiaux en réunion à ce moment-là.

Dans la rubrique « désordre », les Philippines ont renvoyé une cargaison de containers de déchets que le Canada avait exportés il y a quelques années.

Toujours dans le pacifique, l’Australie connaissait ses températures les plus élevées (jusqu’à 47.3C en décembre) et était mitraillée par des tempêtes de grêle de la taille de balles de tennis. Le Japon a connu ses pires typhons depuis 60 ans et des pluies torrentielles record.

La deuxième plus grande colonie d’Empereurs manchots, de la Halley Bay en Antarctique, a connu un désordre de leur cycle de reproduction et s’est écroulée. Cela pourrait être dû à l’irrégularité du gel de la banquise. Les scientifiques du British Atlantic Survey craignent qu’elle ne disparaisse entièrement dès l’hiver en cours.

En Inde, la cour suprême a rejeté les demandes de plus de 150 millions d’autochtones sur 40 millions d’hectares de forêt, réclamées à titre de territoires ancestraux. Le jugement avait pour effet l’avis d’évictions de plus d’1 million d’Adivasis (habitants originaux) pour faire place au développement minier et forestier.

Dans le Midwest américain, l’hiver a atteint des records de froid avec la descente de systèmes polaires bien au-delà de leur limite habituelle. Des températures de -35C ont paralysé le centre du continent. L’hiver s’y est d’ailleurs prolongé tard jusqu’en avril, avec des tempêtes de neige du Colorado à Chicago. Les inondations ont suivies en mai, avec plus de 20cm de neige au sol dans les plaines. Les pluies intenses ont ravagé les terres agricoles du Dakota et de quelques autres états voisins.

L’eau s’est drainée en aval des rivières, causant des inondations importantes. Des centaines de bâtisses ont été détruites en Louisiane, au Texas et au Tennessee alors que des pluies torrentielles ont accompagnée la crue printanière.

Conséquemment les récoltes de l’année ont été durement touchées. En mai, seulement 30% des champs de céréales avaient été semés aux É-U, date à laquelle ils le sont normalement à 70%. Pour chaque journée de retard, les fermiers enregistrent une baisse de leurs rendements de 2%, ce qui veut dire qu’ils sont de plus en plus endettés et redevables aux compagnies d’assurances des récoltes et que le prix de la nourriture augmentera certainement.

Le froid et la neige sont revenus beaucoup plus tôt qu’à l’habitude à l’automne sur les plaines, alors que les premières tempêtes frappaient fin-septembre. L’Alberta était couverte de neige au 30 septembre.

L’Europe centrale et de l’Est a croulé sous des précipitations de neige jamais vues encore alors que le bassin méditerranéen était au prises avec des inondations de grande ampleur. La chaleur a frappé tout aussi fort quelques mois plus tard; il faisait 20C en Angleterre en février et la canicule du milieu de l’été a été la plus sévère jamais connue avec des semaines au dessus de la barre des 35C en Europe continentale. Déjà en avril l’Allemagne était aux prises avec des sécheresses faisant craindre le pire à ses agriculteurs, les températures quotidiennes étant au dessus des 25C.

On pourrait croire que ce chaos inciterait à un peu de retenue, mais les analystes de la demande en énergies ont plutôt conclu que la progression des écarts et scénarios de catastrophes ont entraîné une augmentation considérable de la consommation. 2018 a vu une un record en utilisation des énergies fossiles, le plus haut taux depuis 2010.

L’hypocrisie verte, prête à tout saccager pour maintenir ce monde de voitures

Il n’existe pas une telle chose que des voitures « propres ». Le seul moyen de déplacement réellement écolo, c’est de marcher, nager, sauter et danser. Les voitures électriques ne produisent pas de C02 lorsqu’elles roulent, mais si l’on tient compte du cycle de vie complet de ces automobiles, il n’y a absolument rien d’écolo. Selon deux études (du CIRAIG et de l’ADEME), la production d’une voiture électrique pollue 2x plus que celle d’une voiture à essence. Elle génére autant de gaz à effet de serre que si elle roule à essence pendant quelques années (50 000 à 90 000 km). Produire un véhicule électrique génère une exploitation accrue de ressources naturelles (lithium, graphite, terres rares). Pour les extraire, on utilise un procédé d’acidification qui contamine l’eau et les écosystèmes. Les voitures électriques causent aussi une augmentation significative de l’activité minière, incluant les bassins de saumure, pour produire les batteries. Ces activités minières génèrent enfin une forte croissance des déchets miniers. Des projets de lithium, de graphite et de terres rares, trois projets de chaque, sont en développement au Québec.

La Chine produit près de 70% des batteries et est le premier producteur mondial de voitures électriques, transportées ensuite par cargos à travers le monde. La production de batteries en Chine se fait avec de l’électricité produite par le charbon. De plus, le lithium ne se recycle pas.

Et produire de l’électricité n’est certainement pas écologique. Au Québec, la production d’électricité est quasi-totalement produite par des centrales hydroélectriques, qui détruisent des centaines de kilomètre de forêt qui, une fois inondées, émettent des gaz toxiques. Ailleurs dans le monde, l’électricité est produite par du pétrole, du gaz naturel et du charbon, qui émettent des gaz à effet de serre. Les centrales nucléaires génèrent des déchets radioactifs pour des millions d’années et peuvent exploser. Selon l’étude européenne, un véhicule rechargé avec de l’électricité produite par le charbon est pire qu’une voiture à essence (4x plus polluante).

La voiture électrique est plus toxique sur la santé que les voitures conventionnelles, de 2,2 à 3,3x plus, car sa production implique une utilisation accrue du cuivre et du nickel. L’ammoniac est souvent utilisé dans le processus de séparation et de raffinage des métaux. Mais bon, c’est surtout la santé du monde pauvre dans des pays lointain que ça touche, travaillant dans des conditions d’esclavage, donc les urbain-e-s éduqué-e-s de l’occident s’en câlissent car leur santé est améliorée. Ailleurs, c’est l’augmentation de la contamination du sol et de l’eau, l’érosion et la perte de biodiversité.

Animaux, insectes et plantes contre-attaquent

Parce-que pendant qu’on est occupé-e-s à se regarder le nombril il y en a qui survivent.
En janvier dernier, lors du « Shutdown » du gouvernement américain, les grands parcs furent fermés à la présence humaine, manque de fonctionnaires oblige. Une colonie de 1500 éléphants de mer, de gros mammifères de la famille des phoques, en a profité pour détruire les clôtures de la plage à touristes de Drakes Beach en Californie. La colonie délinquante a commencée à s’y reproduire à la vitesse de 30 à 40 bébés par jour. Les autorités ont fermé la plage au public jusqu’à nouvel ordre, puisqu’il est dangereux de leur contester les lieux de maternité.

Le projet d’expansion du port de Québec vers Beauport, un truc à 400 millions de $, est « menacé » par la résurgence du Bar rayé dans le St-Laurent. L’espèce avait pratiquement disparue après l’approfondissement de la voie maritime dans les années 1960. Des études environnementales ont démontrées que les berges de Beauport font maintenant partie de ses nouvelles aires de reproduction. Résultat, le gouvernement fédéral devrait protéger le site. Les partisans du troisième lien, du développement économique et de la CAQ fulminent et ragent devant ce beau poisson, très prisé des pêcheurs.

Plus proche de nous, les Oies blanches et Bernaches prennent leur revanche sur les obstacles imposés à leur cycle migratoire. Elles s’installent en masse au cœur même de Rimouski, Gramby, Victoriaville et autres municipalités, causant bien dès maux de têtes aux humains locaux. La ville de Gramby a entrepris une campagne pour les chasser des parcs locaux, de peur qu’elles ne les ravagent en les couvrant de fiente. 15 000$ de fonds publics furent engagés en filets et mesures d’intimidation contre les oiseaux, qui persistèrent encore quelques semaines à chier sur l’ordre public.

La ville de Gatineau a quant à elle préféré investir dans une équipe d’intimidateurs armés de drones pour éloigner les oiseaux. La méthode aurait déjà porté ses fruits à Ottawa, qui ne voulait pas couvrir les frais de nettoyage que les Bernaches causent. La ville précise qu’un seul de ces oiseaux peut produire jusqu’à 1kg de merde par jour.

Les touristes québécois qui veulent fuir l’hiver pourraient bientôt voir leurs plans contrecarrés par une algue en prolifération dans les mers du Sud; la sargassum dégage une odeur nauséabonde. Elle s’échoue toujours en plus grande quantité sur les plages mexicaines et des caraïbes, les conditions océaniques aidant à sa prolifération.

Un universitaire fait paraître un ouvrage intéressant sur les plantes qui profitent des changements du climat et des niches écologiques, 50 plantes envahissantes, protéger la nature et l’agriculture. On y voit comment 30% des 2500 espèces constituant la flore du Québec et du Labrador se sont implantées ici et représentent maintenant une norme dans l’acclimatation des écosystèmes aux changements du climat.

En Allemagne, un Bison européen ninja a été aperçu pour la première fois depuis 250 ans en janvier. L’espèce que l’on croyait éteinte à l’ouest de la Pologne s’est infiltrée mais des gardes forestiers zélés l’ont abattu sur le champ.

En Sibérie, des ours polaires agressifs et paniqués par la fonte des glaces ont envahi l’archipel de Novaya Zemlya. Les habitants locaux, environ 3000 humains, se sont barricadés devant l’incursion d’au moins 52 plantigrades intrépides qui rentrent dans les maisons, les bâtiments publics et s’en prennent aux réserves de nourriture. Les autorités russes n’avaient pas encore donné l’ordre de les abattre mais s’affairaient à détruire les bâtisses abandonnées dans lesquelles les squatters s’abritaient.

L’ordre social est mortuaire pour la biodiversité

Selon une étude publiée dans Journal of Insect Conservation, le bourdon américain serait en voie de « disparition imminente » au Canada et cela pourrait avoir des effets néfastes sur plusieurs écosystèmes, prévient une équipe de chercheurs de l’Université York à Toronto. Environ 42 des 850 espèces d’abeilles au Canada sont des bourdons – des pollinisateurs importants pour la culture, notamment les pommes, les tomates, les bleuets et les légumineuses, ainsi que les arbres, les arbustes et les fleurs sauvages. Bon nombre des 42 espèces de bourdons présentent des baisses substantielles de population. Les chercheurs ont constaté une diminution de près de 89 % de l’abondance par rapport aux autres abeilles. L’étude cite comme explications possibles les changements climatiques et la perte d’habitats naturels causés par le développement de l’agriculture.

Une étude publiée par la revue Science estime que la population d’oiseaux d’Amérique du Nord s’est effondrée du quart depuis 1970, donc près de 3 milliards d’oiseaux en moins. Les oiseaux des campagnes sont les plus touchés, en raison de la réduction des forêts, des prés, l’extension des terres agricoles (qui font pousser les grains et légumineuses nécessaires au régime vegan), ainsi que de l’utilisation de pesticides car, en tuant les insectes, plusieurs oiseaux n’ont plus rien à manger. Douze familles d’oiseaux sont particulièrement touchées, dont des moineaux, bruants, parulines, merles et chardonneret jaune.

Devant l’ampleur grandissante des scandales d’enfouissement des sols contaminés en milieux agricole, le gouvernement a légiféré… reste à voir si il y aura application de la loi par l’absence de fonctionnaires qui devraient inspecter le territoire rural. Des entrepreneurs paient depuis des années des agriculteurs afin d’enfouir des résidus de terrains contaminés sur leurs terres.

En avril 2019, l’administration Trump a signé deux arrêts pour faciliter le développement de pipelines, de mines de charbon et de puits de gaz aux État-Unis.

Dans la foulée du congédiement d’un Agronome lanceur d’alerte au ministère de l’agriculture à Québec, on a appris que 3 des 10 membres du conseil d’administration du Centre de recherche sur les grains (CEROM) étaient des lobbyistes pour l’industrie des pesticides. L’organisme financé par des fonds publics a pour mission de réguler la production des céréales.

Par ailleurs, ces pesticides sont plus présents dans notre alimentation qu’on le croyait. On a récemment appris que le glyphosate, un herbicide, est utilisé sur le blé de l’Ouest canada quelques jours avant la récolte pour l’accélérer et la faciliter. Une semaine avant celle-ci, les fermiers pulvérise du glyphosate pour tuer les mauvaises herbes (pissenlits, chardons) mais aussi pour tuer le blé afin qu’il sèche bien égal. Tout peut être planifié d’avance, car la céréale est prête pour la récolte à une date précise avec cette méthode.

Aujourd’hui, on utilise tellement de glyphosate qu’on le retrouve dans l’eau, les aliments et même dans notre urine. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé, a même déclaré le glyphosate comme « cancérigène probable » pour les humains. En 2017, le Canada a décidé de réhomologation le glyphosate pour 15 ans, jusqu’en 2032. Santé Canada conclut que ce produit ne pose « probablement pas de risque pour le cancer humain ». Santé Canada a retenu des centaines d’études confidentielles provenant de l’industrie des pesticides pour émettre leur avis. 77 % des études sur la santé humaine proviennent de l’industrie. Bon nombres de ces études datent d’avant les années 2000, jusqu’aux années 1970. Dans le Roundup, le principe actif, le glyphosate, ne représente qu’environ 40 % de la formulation. D’autres molécules y sont ajoutées, ce que Santé Canada ne prend pas en compte.

Actions directes et faillites corporatives

En décembre 2014, un pilote d’un aéronef a saboté des lignes à haute-tension d’Hydro-Québec, causant des dommages de près de 30 millions. Normand Dubé a écopé d’une peine d’emprisonnement de sept ans en décembre 2018. Pour des motifs de « sécurité nationale », il est impossible de savoir comment le pilote s’y est pris pour saboter le réseau d’électricité à l’aide de son avion, à trois endroits différents.

Janvier 2019 – Une trentaine de voitures autonomes (Waymo) ont été vandalisés dans plusieurs villes de l’Arizona. Des dizaines de personnes sans histoires ont simultanément commencé à saboter ces voitures, en slashant les pneus, en lançant des roches, en essayant de provoquer des sorties de route ou en menaçant les conducteurs d’urgence. Un piéton a été happé mortellement par une voiture autonome au mois de mars 2018. Plusieurs résidents arrêtés par la police ont répondu qu’ils ne voulaient pas faire partie de cette expérience. Une personne a aussi réussi à faire sortir Waymo de sa communauté en se plaçant systématiquement devant les voitures autonomes. Des actes de vandalisme contre les autobus google ont aussi répertoriés ailleurs aux États-Unis. Plusieurs relient ces actes à des attaques sur des scabs ( la robotique considérée ici comme des scabs).

L’entreprise Mars One Ventures qui promettait d’établir une colonie sur Mars a déclaré faillite le 15 janvier 2019. Petit récapitulatif : En 2013, Mars One a commencé à accepter des candidatures en vue d’une mission pour établir une colonie permanente sur Mars. L’entreprise prévoyait faire décoller un total de 24 personnes réunies en groupes de quatre tous les deux ans, et ce, dès 2024. Elle affirmait pouvoir atteindre cet objectif en utilisant des technologies déjà existantes. Plus de 200 000 personnes originaires de 100 pays ont postulé, y compris plus de 8000 Canadiens. L’entreprise a annoncé une première liste de 100 candidats en 2015. La mission n’a jamais été faisable. Une belle illusion pour tous les connards de ce monde.

Finalement, la bonne nouvelle

Des scientifiques Suisses affirment qu’il suffirait de planter mille milliards d’arbres pour freiner substantiellement les changements climatiques en deçà de la cible actuelle d’1.5C. Leur étude, publiée en juillet dans le très sérieux magazine Science, se base sur le processus par lequel le climat de la terre s’est stabilisé suite à l’apparition des plantes et sur la capacité des arbres à fixer le carbone. La surface nécessaire serait d’environ 9 millions de km carrés, soit la superficie des États-Unis.

Ce qui est génial est que les arbres croissent plus vite quand ils sont jeunes. La mesure serait alors à court terme et l’entretient des ces forêts deviendrait une mesure de long terme. Le Canada, la Russie, les États-Unis, le Brésil l’Australie et la Chine étaient ciblés dans l’étude comme des pays pouvant largement contribuer, parce qu’il y a de la place. Les scientifiques précisent que cette mesure, bien qu’elle puisse éponger une bonne partie des émissions, ne suffirait pas à arrêter les changements climatiques sans un changement du système économique et un arrêt de la déforestation.

Il reste sur terre un estimé des 3000 milliards d’arbres. En ajouter 1000 à 1500 milliards serait une entreprise de grande envergure mais non impossible. À titre d’exemple le gouvernement Éthiopien en plante entre 200 et 350 millions annuellement pour contrer les effets de la déforestation du pays. La colonisation et le capitalisme ont, depuis le 19ème siècle, fait chuter leur surface boisée de 30% du pays à 4%. Si chaque pays membre de l’ONU (total de 193) s’y met au même rythme, ça fait 67.55 milliards d’arbres par année.
En 15 ans c’est faisable.

Tsé, y’en a qui savent faire des maths. Pis il y en a qui ont de la mauvaise volonté.

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